Avant propos
Cet article est une copier coller d’une archive
L’article original a été écrit par Pascal MOUNY.
Cette exctraction date de 2015 le site mars.reefkeepers.net ayant disparu. Le contenu etant intéressant je le met a disposition ici. Je n’ai pas réussi a trouver un moyen de contacter l’auteur pour lui demander l’autorisation, si besoin je supprimerais sur demande.
L’article
Cette note a pour but essentiel de relater la mésaventure qui m’est arrivée avec des nudibranches et ainsi mettre en garde les aquariophiles attirés par ces petites bestioles d’apparence inoffensive.Sans être très expansif et sans avoir la prétention de remplacer les spécialistes scientifiques de ces invertébrés, voici un rappel bref sur ces nudibranches. Les nudibranches (Embranchement des Mollusques, Classe des Gastéropodes) appartiennent à l’ordre des Opisthobranches (branchies en arrière du coeur). Familles, genres et espèces étant d’une grande diversité, je me bornerai à vous décrire ici les principaux caractères communs :- Ces organismes possèdent un pied de forme variable et d’un pouvoir adhésif important, une petite partie du pied pouvant faire adhérer l’animal au substrat.- Le dos peut-être lisse ou orné de nombreuses protubérances (cirres).- Les organes tactiles sont essentiellement les tentacules buccaux et les rhinophores (petites cornes en position postérieure par rapport aux organes buccaux). Ces rhinophores, plus ou moins rétractiles, sont composés de petits feuillets lamelleux (qui jouent le rôle de transmetteurs de sens). Leur grande variabilité tant au niveau de la forme, des couleurs et du nombre en font un critère classiquement utilisé pour la systématique de ces mollusques.- la respiration se fait par l’intermédiaire de branchies dans la partie postérieure de l’animal. Ces branchies peuvent se rétracter à la moindre alerte dans la cavité palléale. Les nudibranches sont, pour la plupart, des carnivores arpentant le décors à la recherche de petits crustacés, spongiaires, ascidies, bryozoaires entre autre. certains comme les nudibranches du genre Elysia ou Aplysia (lièvre de mer) sont des herbivores strictes. Ces herbivores d’une incroyable gloutonnerie sont de parfait animaux dans un bac lors de la phase de démarrage ou en cas d’invasions d’algues, à condition d’en trouver dans le commerce!!Certains, en revanche, deviennent de véritables bêtes noires, dans les bacs récifaux du fait de leur spéciation alimentaire envers les polypes de nos coraux que nous essayons tant bien que mal de maintenir en système clos.Tous ces nudibranches, tout type de régime alimentaire confondus, utilisent la Même technique pour ce nourrir, à savoir l’utilisation d’une véritable râpe (la radula) composée de nombreuses dents montées sur un muscle flexible. Après ce petit aperçu sur la biologie de ce groupe, entrons dans le vif du sujet déjà aborder ci-dessus. En effet, vous avez du remarquer la présence chez ces nudibranches d’espèces exclusivement consommatrices de polypes. C’est précisément ce genre d’espèce qui m’a posé, et me pose encore, un petit problème dans mon bac.Ainsi, quelques jours après l’introduction d’un Porites j’eus l’agréable surprise de voir virevolté sur une des vitre une petite “limace” blanche d’à peine un centimètre. Quel joie! j’avais introduit par hasard dans mon bac cette bête introuvable dans le commerce. Il ne restait plus alors qu’à l’observer et à prier pour sa maintenance dans le bac. De jours en jour, plusieurs de ces nudibranches firent leur apparition, généralement près du Porites. Quelques semaines après l’introduction de ce corail, celui-ci commença à présenter des zones blanchies et désertent de tout polype. Je cherchais alors la cause de ce blanchiment dans les paramètre de maintenance des invertébrés (qualité de l’eau, éclairage, brassage) mais tous les paramètres étaient corrects.Enfin, après observation et discussion fructueuse avec L.Michalon, j’ai réussi à mettre un nom sur la cause des dégâts occasionnés à ce Porites : NUDIBRANCHES. En fait, cette adorable petite limace n’est en fait qu’une redoutable consommatrice de polypes. Des observations avant la mise en route de l’allumage m’apportèrent confirmation. Ces bestioles avaient envahi le corail, lui occasionnant de plus en plus de blessures, irréversibles à mon sens, puis dés l’apparition de la lumière, celles-ci disparaissaient dans le bac ou plus généralement sous le corail. Pour me débarrasser de ces nudibranches deux techniques étaient à ma disposition : attraper ces limaces avec une pince dés que j’en apercevais une et nettoyer le corail de tous ces petits mollusques collés sous celui-ci. Pour cela, je mis mon corail dans un récipient cylindrique sur un diffuseur d’air (idée de L.Michalon). La pompe au maximum de ces capacités noyait véritablement le Porites sous de nombreuses bulles d’airs. Ces bulles ont pour effet de décrocher les nudibranches qui vont alors flotter en surface et il ne reste plus qu’à les récupérer pour les jeter dans le tout à l’égout (triste destin, mais il faut ce que l’on veut!).Actuellement, je suis débarrassÈ presque définitivement de ces satanés nudibranches (quelques rebelles tombent encore sous ma pince) et mon Porites a retrouver de la vigueur à en croire la réapparition des polypes dans les zones frangeant les parties détruites par ces prédateurs.D’après la littérature et les données de L.Michalon, ces nudibranches se nourrissent sur différentes espèces de coraux : Les Montipora, les Porites et les Turbinaria avec les nudibranches du genre Aeolidia notamment. Toutefois, cette mésaventure ne peut évidemment pas culpabiliser toutes les espèces de nudibranches au risque de m’attirer les foudres des amoureux et spÈcialistes scientifiques des ces animaux. Les espèces herbivores ou non-prédatrices de coraux sont d’une rare beauté, à part l’espèce du genre Aplysia qui d’un marron plus ou moins uniforme n’attire pas autant l’oeil que le rose bonbon des Glossodoris, ajoutant sans aucun doute un petit plus dans un bac.En conclusion, si vous voulez embellir votre bac avec des nudibranches, réfléchissez-y à deux fois et sachez aussi que les nudibranches sont difficilement acclimatées en aquarium en règle générale (il existe d’autres invertébrés tout aussi attrayant et plus inoffensifs).