Les poissons marins sont dans le commerce de plus en plus chers, ce qui forcément ne va plaire à personne. Par exemple le Zebrasoma Flavescens, il y a encore 4 ou 5 ans coûtait 45€, mais aujourd’hui on arrive aux 100€ et cela augmente encore. Cela peut en décourager beaucoup. Mais cet article ce veut un peu plus intéressant qu’un simple constat, on va voir ce qu’il se passe mais aussi ce que cela ouvre comme opportunités. Je partage ici beaucoup d’avis personnels.
Le marché
Il y a forcément l’offre et la demande. Les poissons rares ou restreints (avec des quotas d’export) coûtent plus cher, car ils sont moins nombreux à être vendus. Les poissons élevés en captivité sont souvent encore plus chers que les poissons sauvages ! Cela est dû au coût de la reproduction et de l’élevage du poisson.
Un prix qui se comprend
Découvrons ce qui entre dans le prix d’un poisson arrivé chez nous.
La plupart des poissons marins vont avoir suivi environ cet ensemble de phases et coûts :
- Obtenir le permis de pêche par le récoltant ($$$$) ;
- Montez sur un bateau et aller au lieu de collecte autorisé (essence, frais de bateau, frais d’amarrage, etc.) ;
- Collecter le poisson (heures de travail, coût de l’équipement) – les collecteurs certifiés utilisent des techniques de collecte adaptées au poisson ;
- Traiter le poisson (séparer, sac, paquet pour l’expédition, …), temps et matériaux ;
- Il y a un peu de temps de stockage, donc une installation de stockage doit être utilisée (immobilier, énergie, heures de travail, matériel) ;
- Ensuite expédition du poisson (frais de port, manutention, taxe d’exportation) ;
- Le poisson arrive à un aéroport international et est livré auprès du transhipper (heures de travail, taxes, etc.) ;
- Le transhipper amène le poisson à son installation : trie, acclimate les poissons et les stabilise et trie pour les commandes vers leur destination respective. Certains stockent même le poisson. Ils vont généralement à un grossiste ;
- Un grossiste reçoit sa commande (aéroport ou société semblable à FedEx). Ils trient et entreposent. Habituellement le poisson qui sera livré à un point de vente au détail à une date ultérieure ;
- Ils sont emballés et expédiés à nouveau au magasin de détail, où ils sont hébergés jusqu’à ce qu’ils soient vendus à l’amateur.
Attention au prix des pertes
En outre, il n’y a pas un taux de survie de 100% ! Habituellement, selon les chiffres que j’ai pu avoir, dans l’ensemble du processus, environ 7 à 8% de l’expédition d’origine meurent quelque part, tout le long du stress lié à ce périple. Tous les endroits ne sont pas nets ou ne collectent pas correctement les poissons, et de nombreuses méthodes sont encore plus stressantes avec une mortalité plus élevée ! Le coût du poisson vivant doit être suffisant pour couvrir le coût de la perte!
Et on continue avec les lois
Il y a une chose importante à voir aussi :les charges liées au code environnemental les obligation de passage d’un vétérinaire référent, l’obligation de conserver les animaux morts pour les faire incinérer (faire venir un écarisseur pour faire incinérer les animaux morts). La réglementation de plus en plus stricte et la principal cause de l’augmentation des prix en France par exemple. Ces frais peuvent représenter 2 à 5€ sur les poissons les plus communs.
Les restrictions d’export
Hawaii récemment a mis une restriction sur les exports de Zebrasoma Flavescens, de nombreux pays ont des restrictions actives ou en délibération. L’idée est de limiter les prélèvements de spécimens dans la population locale afin d’en garantir la pérennité. Chaque pays est libre de ses restrictions et il est clair que le marché aquariophile n’est pas une priorité pour certains. De plus je comprend tout à fait le besoin de préservation de la ressource locale.
Les opportunités avec les poissons plus chers ?
De la contrainte naît l’innovation. Cela semble fou mais de tout temps, l’homme a créé pour palier à une contrainte. Dans notre domaine cette contrainte nouvelle va je le pense apporter des innovations et opportunités.
Elevage captif
Un premier point au quel je pense est l’élevage sur place dans les pays d’origine des poissons. En effet ils ont é dispo le bon climat, les bonnes eaux, les reproducteurs, … Cela permet aussi une montée en compétences de la population locale. Les élevages locaux existent déjà pour certaines espèces mais de loin pas toutes.
Elevage locaux
Etant donné que c’est le transport qui est le plus gros facteur de mortalité, on peut très bien imaginer des fermes en France ou un pays proche pour reproduire les poissons nécessaires au marché local. Le coût de main d’oeuvre est certes plus élevé mais on gagne sur la logistique. Mais j’ai tout de même un doute à court terme sur cette solution mais espérons que le futur me fasse mentir.
Le vrai prix de la vie !
Ces prix élevés sont intéressants d’un point de vue philosophique aussi. Chacun de nos hôtes est un animal vivant. Mais combien vaut sa vie ?
La vie d’un animal n’a pas la même valeur pour tout le monde.
Dans le monde d’aujourd’hui, pratiquement tout, y compris la vie, a une valeur économique. Malheureusement, c’est de plus en plus vrai pour les espèces sauvages. Je partage l’idée que notre manière de traiter les animaux reflète notre propre humanité. Et pour certains moins un animal est cher plus il est négligeable. Pour illustrer en aquariophilie on va parler du poisson rouge ou malheureusement son prix est faible, il est alors pour certains remplaçable, interchangeable, et cela devient malheureusement un cadeau ou lot à pas cher. (Pour les amateurs de poissons rouges je vous conseille : http://www.lapagedupoissonrouge.net/)
L’avantage des poissons chers
Je vois un gros avantage : c’est que cela oblige a une réelle réflexion sur la population. On va éviter les coups de cœur menant à des populations inadaptées. Il est courant de voir des Paracanthurus hepatus dans des aquariums de moins de 300 litres car l’animal coûte 40 45 € ; or, ce poisson nécessite un minimum de 500 litres (on en a vu en élevage mais a 250 300 euros). A l’opposé, on ne voit plus ou presque de nouveaux Flavescens dans moins de 150 Litres quand celui ci nécessite un minimum de 250 300 litres. Le prix freine les achats.
Les inconvenants des poissons chers
L’aquariophilie est répandue dans les régions dites ouvrières. Le pouvoir d’achat n’y est pas forcément énorme pour ce loisirs et cela rend le marin difficilement accessible pour les amateurs aux salaires faibles.
Conclusion
On ne peut pas forcément faire beaucoup pour influer sur les prix. Par contre comme promis dans la vidéo, voici la liste des animaux reproduits en captivité.
https://web.archive.org/web/20231003005123/https://www.reef2rainforest.com/2016/11/17/coral-magazines-captive-bred-marine-fish-species-list-for-2017/
Alors oui c’est facile une fois la population faite se se dire que c’est dommage de voir les poissons augmenter mais on a tous envie un jour de nouveaux poissons. C’est tellement complexe que entre l’aspect vivant, l’argent, les intermédiaires , …. on peut tous taper sur le système mais tenter de comprendre un peu tout cela n’est pas facile et cet article est largement lacunaire.